Vous avez sans doute entendu parler de surbooking … mais plutôt dans le domaine du transport aérien. Il est (ou était) pratiqué par les compagnies aériennes qui vendaient plus de billets que de places dans un avion (pour être sûr de le remplir). Mais de quoi parle-t-on quand on évoque le surbooking des accès Internet ? A-t-il le même impact quand il s’agit d’offres pour les particuliers ou d’offres pour les entreprises ? Est-ce une bonne pratique ou au contraire une forme « d’arnaque » ?
Le surbooking, ou survente, est une pratique courante dans le domaine des télécommunications où les FAI vendent plus de capacité de bande passante qu'ils n'en possèdent physiquement dans leur réseau. Cette stratégie repose sur l'observation que tous les utilisateurs ne consomment pas simultanément leur capacité maximale, permettant ainsi aux FAI d'optimiser l'utilisation de leur infrastructure. Bien que cette pratique puisse améliorer l'efficacité du réseau et réduire les coûts pour les fournisseurs, elle peut aussi mener à des périodes de congestion où les utilisateurs expérimentent des vitesses réduites, en particulier durant les heures de pointe.
Pour les offres grand public, les débits sont souvent annoncés comme étant "jusqu'à" une certaine limite (débit jusqu’à 1Gb/s par exemple), sans garantie de minimum, ce qui rend le surbooking une pratique généralement acceptée. Cependant, pour les offres professionnelles ou les services nécessitant des débits garantis, les FAI doivent adopter une gestion très conservatrice du surbooking, voire ne pas surbooker du tout, pour assurer la disponibilité des vitesses promises.
La coexistence du surbooking avec la fourniture de débits garantis nécessite une gestion méticuleuse de la part des FAI, incluant une surveillance rigoureuse de la demande et de la capacité du réseau, la priorisation du trafic pour garantir la qualité de service pour les clients prioritaires, et des investissements constants dans l'infrastructure pour augmenter la capacité globale du réseau.
Quand cette gestion n’est pas précise, ou souvent quand elle n’est pas faite, cela revient à survendre un accès internet. En simplifiant (un peu), cela peut revenir à vous vendre un accès à 100Mb/s par exemple tout en sachant qu’il ne vous donnera que 50Mb/s la majorité du temps.
Voici 2 exemples pour rendre le surbooking plus concret :
- Un opérateur A exploite une porte de collecte fibre optique (ou un accès global à internet) de 10 Gb/s. Il ne pratique pas de surbooking. S’il vend des accès 1Gb/s à ses entreprises clientes, il n’en vendra pas plus de 10 … sauf à ajouter des portes de collecte. Chaque entreprise peut compter sur un débit garanti de 1Gb/s.
- Un opérateur B exploite lui aussi une porte de collecte fibre optique de 10 Gb/s, et il pratique le surbooking. S’il vend des accès 1Gb/s à ses entreprises clientes, il peut en vendre 15. Cela lui permet (en gros) de réduire son tarif de 33% ! Ce n’est pas anodin.
Sil l’opérateur B, précise que son offre est un accès à 1Gb/s dont 500Mb/s sont garantis, l’entreprise cliente choisit en connaissance de cause … mais ce n’est pas toujours le cas.
-
Pour les entreprises ayant souscrit à des accès Internet avec débit garanti, il est crucial de pouvoir vérifier que le débit promis est effectivement disponible mais ce n’est pas aussi évident que cela. Il est possible de faire des tests de débits réguliers une fois que l’accès est en place …
Le mieux est dans doute d’être vigilant avant de souscrire une offre, en regardant de plus près les engagements de service contenus dans les conditions du contrat. En étant alerté quand les tarifs sont étonnamment bas …
Comments